Avec l’accélération du vieillissement de la population en Europe, le besoin d’aidants informels – souvent des proches qui assistent les personnes en perte d’autonomie – devient incontournable.
L’étude de la Chaire Transition Démographique, Transition Économique (TDTE) de 2024, basée sur les données de l’enquête SHARE, révèle l’ampleur de cette charge et ses répercussions pour les aidants et leurs employeurs.
Cet enjeu sociétal impose un défi majeur pour les entreprises, qui doivent prendre en compte la réalité des salariés aidants pour garantir leur bien-être et leur productivité.
Trois profils d’aidants et leurs défis spécifiques
L’étude identifie trois profils d’aidants, chacun impliquant des contraintes particulières et un besoin de soutien adapté :
1. Aidants intensifs et intégrés : Ils sont actifs professionnellement et consacrent une aide quotidienne à leurs proches, souvent en jonglant avec un emploi. Majoritairement des femmes, ils représentent environ 30 % des aidants et sont en première ligne face aux défis d'équilibre entre travail et aidance.
2. Aidants occasionnels et peu intégrés : Essentiellement retraités, ces aidants offrent un soutien ponctuel à des amis ou voisins. Ils ne sont pas autant affectés dans leur vie professionnelle, mais ils représentent un large segment (50 %), souvent invisible mais essentiel dans le tissu social.
3. Aidants réguliers et vulnérables : Ce groupe, représentant 20 % des aidants, est constitué de personnes éloignées de l’emploi et parfois elles-mêmes fragiles. Leur engagement constant auprès de leurs conjoints les expose à des risques élevés de santé et de marginalisation.
Un impact économique et social majeur pour les entreprises
Les résultats montrent que les salariés aidants quotidiens réduisent leur temps de travail de cinq heures par semaine en moyenne, et que plus de la moitié d'entre eux occupent des emplois à temps partiel. La baisse de productivité et l’augmentation de l’absentéisme peuvent être significatifs pour les employeurs, sans compter le besoin d’aménagement du temps de travail et de flexibilité pour préserver ces employés-clés.
Un accès aux services professionnels comme levier de soutien
L’étude TDTE montre également que dans les pays nordiques, où l’accès aux services professionnels d’aide est facilité, la santé des aidants est mieux préservée.
`Pour les entreprises françaises, une implication dans le soutien à l’aidance pourrait s’avérer déterminante, en proposant des aides concrètes telles que l’accès à des services de soutien ou des aménagements de temps de travail.
Conclusion : Repenser le rôle des entreprises face à un enjeu sociétal croissant
L’étude de la Chaire TDTE met en lumière l’urgence de reconnaître et de soutenir les salariés aidants, non seulement pour leur bien-être personnel, mais aussi pour maintenir leur engagement professionnel.
Les entreprises ont un rôle clé à jouer dans ce défi sociétal, en adoptant des politiques inclusives et en favorisant un accès aux services de soutien pour que l’aidance puisse s’intégrer harmonieusement dans la vie professionnelle.
Par des solutions comme celles proposées par Prev&Care, les entreprises pourraient non seulement alléger le fardeau des salariés aidants mais aussi renforcer l’engagement et la fidélité de leurs salariés, contribuant ainsi à un modèle de travail durable et inclusif.